IEP : Itinéraires d\'Etudiants Perdus

Voilà, je me lance.

Mon premier article portera non pas sur Istanbul, mais sur Antalya, et le petit voyage que j’ai effectué là-bas en compagnie de mon frère venu me voir pour l’occasion.

Antalya est une grande ville maritime du Sud-ouest de la Turquie,  et son symbole pourrait être l’orange, tellement il y a d’orangers partout !

J’avais choisi cette destination parce qu’un pote, ou plus précisément ses parents, ont un appartement là-bas, et qu’autour d’Antalya il a beaucoup de sites à visiter. J’avais quelques jours de congés (c’était le Kurban Bayram, fête du sacrifice, personne ne travaille en Turquie ou presque) et je voulais en profiter pour visiter un coin de la Turquie.

On a donc pris l’avion pour se rendre là-bas, avec une compagnie low cost turque pas trop mal (Sun Express) et arrivés à Antalya, la chaleur nous a surpris : il devait faire (fin novembre, donc) dans les 25°c…

Après quelques péripéties pour retrouver l’appartement d’une amie qui avait les clefs de l’appartement des parents de mon pote… on est finalement arrivés là-bas plutôt fatigués… et pour se rendre compte qu’il n’y avait pas d’électricité, ouarf, ceci étant dû au fait que les parents de mon pote n’avaient vraisemblablement pas payé leur dernière facture. En Turquie le système de retrait automatique n’existe pas ; il faut s’acquitter de sa dette tous les mois… bref c’était la misère étant donné que le soleil se couche très tôt là-bas, vers 16h30 la lumière est très basse et à 17h il fait nuit. Le premier soir on a juste siroté une bouteille de vin rapportée par mon frère de France (ah, du Viognier d’Ardèche… rien à voir avec la plupart des vins turcs absolument dégueulasses) sur la terrasse de l’appartement. Heureusement qu’on bénéficiait d’une vue superbe sur la Méditerranée !

Dès le lendemain, réveil matinal et départ pour la ville, que l’on n’a pas trop visité ce jour-là, on a juste pris un petit déjeuner dans le seul café ouvert de la ville, et dont le propriétaire m’a dit que je parlais bien turc, ce qui m’a fait doucement rigoler ; ensuite, nous sommes allés prendre le bus pour visiter Aspendos, le premier site archéologique que nous voulions voir. Mais ce fut tout un parcours pour réussir à trouver les bons bus, et les prendre à l’heure… suite à un malentendu avec un type qui gérait l’espèce d’arrêt de bus, on a d’ailleurs raté le nôtre. Il faut savoir qu’il n’y  a pas d’agent particulier, c’est un gars qui a en fait installé sa cahute (sorte de petite épicerie en fait qui vend de tout…) à l‘endroit où s’arrête le bus. Il me parlait en allemand et anglais à la fois, d’où l’origine de l’erreur…

Aspendos :  C’est un théâtre antique très bien conservé (le plus important et mieux préservé de toute l’Asie Mineure), entouré de restes de ruines d’une ville romaine. Effectivement, c’est un très beau site, les détails du mur de scène du théâtre sont très bien conservés ; et ce jour-là, il y avait une magnifique lumière, qui illuminait la pierre ocre d’une très belle façon. C’était la première fois depuis trois mois que je sortais dans la nature… ça m’a fait vraiment du bien de quitter la ville, les voitures, le béton… et je me suis rendue compte que j’en avais un peu marre de la vie de citadine.

Bref après ça nous sommes rentrés en navette (d’abord un bus d’Aspendos au prochain village, ensuite du village à Antalya, puis d’Antalya gare routière à notre appart…) et au passage on a sympathisé avec un Coréen rigolo qui faisait du stop à l’arrache en Turquie, et avec qui on est allés manger un bout dans un resto. Il y avait une retransmission d’un match de foot Beşiktaş/ une autre équipe dont j’ai oublié le nom, on a un peu regardé, moi bien sûr je soutiens Beşiktaş, enfin à distance quoi !

Le lendemain on a loué un petit scooter tout pourri chez un papy de mon quartier, dont la roue s’est complètement dégonflée dès les 50 premiers mètres ; comme le mec a vu que j’étais en colère (il venait de nous assurer que le scooter roulait parfaitement) il l’a mené chez son pote garagiste qui l’a regonflé et nous a assuré la même chose. Nous sommes partis, cahin-caha, mais c’était super rigolo et surtout très pratique d’être autonome dans nos  déplacements ! On est allés visiter Pergé, un autre site gréco-romain, moins intéressant mais tout de même riche en monuments, statues, colonnes, inscriptions… il est à noter que les sites de ce genre, qui appartiennent à l’Etat, sont extrêmement chers pour pas grand-chose de fait : aucun aménagement, pas de déblaiement des objets encore enfouis…

Bref après ça, retour en ville, on est allés manger sur une plage d’Antalya où toutes les familles viennent pique-niquer car il y a des installations : barbecues et tables de camping. C’était très agréable, bonne ambiance, des gamins qui courent partout, avec le soleil couchant (oui à 15h…), après ça on a lu sur la plage et il faisait bon.

Le soir on a recroisé Kim, le Coréen, et on a encore passé la soirée ensemble, avant de rentrer dans notre appart éclairé à la bougie…

Le troisième jour on est allés, toujours en scooter, à Termessos, dans les montagnes à plus de 30 kilomètres d’Antalya. Là encore on allait voir un site archéologique mais très particulier, car très sauvage et complètement inexploité par les Turcs ; ce qui fait qu’il y a encore des tonnes de choses à découvrir ! L’altitude a rafraîchi la température de plusieurs degrés, mais nous avons pique-niqué dans le théâtre antique au bord d’une falaise, le soleil en plein visage, comme des lézards… c’était magnifique ! Et clairement notre destination préférée. Il y avait des tombeaux énormes (j’essaierai de mettre des photos), des inscriptions encore très lisibles en grec, des bâtiments très bien conservés comme un temple, des maisons… Ensuite, nous sommes rentrés dans l’après-midi très tranquillement, et nous nous sommes arrêtés dans une sorte de salon de thé sur le bord de la route. J’en profite pour faire un aparté sur ce que j’appelle depuis tout à l’heure des cafés, salons de thé… en fait ce n’est pas à proprement parler (voire pas du tout) ce qu’on a en tête lorsqu’on est en France. Ici, il s’agissait de tables en fer sous une grande tonnelle et de petite cabane en bois, (deux) où l’on s’assoit sur des coussins et on boit le thé sur une table très basse ; la femme avait aménagé une sorte de cuisine d’été dans laquelle elle préparait le thé, le café, les gözleme (sorte de crêpe épaisse fourrée à la viande ou fromage ou épinards)… le tout résidant sur un terrain vague avec des motos, tracteurs, hangars… on a vraiment aimé cet endroit, typiquement turc, et que j’adore fréquenter. A Istanbul, il y a peu de cafés à la française, souvent c’est des petites tables basses en bois à l’extérieur où on s’assoit pour boire le thé, ou des bars.

A Antalya tout est moins cher qu’à Istanbul, et dans les villages autour, tout est carrément encore moins cher… par exemple, mon frère et moi avons pris, dans un resto d’un petit bled pas loin, deux copieuses assiettes de börek -délicieux- et deux ayrans (boisson à base de yaourt et d’eau) et cela nous a coûté 8 TL, soir moins de 4€, soit moins de 2€ par personne… les gens sont aussi, à mon sentiment, plus souriants qu’à Istanbul, plus détendus. Peut-être le soleil… et je suis contente car quasiment personne ne parlait anglais, j’ai donc exploité le peu de turc que je connais… et j’ai eu la sensation que je comprenais mieux la langue, l’avantage étant que je n’ai pas trouvé qu’ils avaient un accent particulier par rapport à Istanbul.

Le dernier jour nous sommes restés dans la ville, on s’est promenés, fait quelques achats de cartes postales… et puis nous avons repris l’avion pour finalement rentrer à Istanbul.

En arrivant dans le centre-ville, j’ai eu l’impression de rentrer chez moi, en territoire connu. C’était drôle.

Bon, ce sera tout pour aujourd’hui, je sais que j’ai oublié des choses mais ça fait déjà pas mal de temps qu’on est partis et ma mémoire me trahit. La prochaine fois je parlerai d’Istanbul !