"et on en fait des miracles"
« Pour la Semaine Sainte, laissez-moi un peu de répit porfa »
Ça, c’était ma supplique durant toute la semaine avant le vendredi férié.
On a tenté, retenté de partir tous ensemble et de fermer ce p**** de resto.
Verdict : Mathilde, on te lâche le vendredi soir. Le dimanche…même pas en rêve.
Nacho, Gonzalo, pfff vous pensiez vraiment qu’on allait vous laisser ?? Bon mais on vous paye en heures supp hein !
Argh…
Finalement, comme mon autre lieu de travail ferme (et pas pour cause de jour férié hein, pour cause de maladie de la proprio), nous voilà partis vendredi aux aurores avec Diane, Charlotte et Marcelo, vers le Cajon de Maipo, canyon à environ deux heures de Santiago.
A force de m’attendre à ce qu’ils arrivent en retard, c’est moi qu’ils attendent, et finalement, on se retrouve plantés dans la « capitale » du canyon, l’unique bus allant plus haut dans les montagnes passant à 8h du matin.
Qu’à cela ne tienne, divisons nous et faisons du stop. On arrête deux voiture sen même temps, un miracle, quand, on ne sait toujours pas pourquoi, Marcelo dit à la première voiture de s’en aller.
Le choc « putain on avait deux voitures et t’en fait partir une, allez va-t-en, j’veux plus te voiiiir »
Charlotte et moi restons donc sur la route, et on passe une bonne heure, scandalisée qu’aucun Chilien célibataire ne s’arrête, à poireauter en regardant passer les familles nombreuses dans des voitures débordant de viande, de bière et de pisco, prêtes pour l’asado de leur vie.
Finalement, on a épuisé tout notre stock d’insultes quand une voiture avec trois gars passe sans s’arrêter
« Conchetumadre, ils sont gay c’est pas possible, putain d’homosexuels !!! »
Et…ils s’arrêtent un peu plus loin
On court, on monte, on éclate de rire. Dès le premier regard c’est clair. Ils SONT gay
…et super sympas, on rigole bien pendant qu’ils nous montent jusqu’à Baños Morales, où, dès qu’on met le pied par terre, une femme vient nous dire « vous cherchez pas une ptite française et un grand italien par hasard ? ils sont là bas »
Ahhh merciiii (il s’avère que marcelo et diane ont dû redescendre la moitié de la montagne parce que leur voiture les a emmené beaucoup trop haut..)
Après quelques négociations menées en duo par Marcelo et moi, on embarque pour une promenade à cheval, qui s’avère plutôt mouvementée.
On commence au pas, certes, mais ensuite, vu qu’on se débrouille tous sans problème, le guide n’arrive plus à nous faire entende raison, et on file au galop sur les pentes de la montagne.
Mon pantalon à 10euros sur le marché ne résiste pas à l’absence de selle, et je me retrouve avec des brûlures au 3ème degré partout sur les jambes (que je n sens qu’en descendant du cheval)
A 19h30, un peu en retard il est vrai, on se poste sur la route au croisement, en mangeant nos sandwichs au fromage (de ce pain qu’on hait déjà), pour faire du stop jusqu’à des thermes tout en haut du canyon.
Dès qu’une (rare) voiture passe, quatre idiots bondissent sur la route en agitant leurs sandwichs. C’est comique, voire pathétique, car la nuit tombe.
Finalement, une voiture s’arrête, et cha et moi embarquons avec un couple supra sympa, qui nous emmène aux thermes.
On débarque dans le noir total, à plus de 3500m d'altitude, rongées par la culpabilité pour avoir abandonné les autres, et nos voisins de tente nous aident, ou plutôt tentent de nous aider, à monter notre maison (j’ai laissé ma lampe à Diane..)
Jusqu’à ce que je m’énerve et qu’ils me laissent monter MA tente avec LEUR lampe.
N’ayant pas réussi à expliquer au garde pourquoi on cherche deux jeunes qui sont dans une voiture avec on ne sait pas qui, on s’apprète à aller aux thermes seules, quand on entend nos prénoms criés dans la nuit.
Miracle. C’est eux !!! Après avoir été pris par une voiture qui est tombée en panne, ils sont finalement montés avec des Anglais.
Vers 22h, après avoir goûté aux crustacés cuisinés avec talent par nos voisins respectueux de la semaine sainte, on part finalement tous aux thermes. Imaginez ce bonheur : moins de 0°C dehors, dedans des piscines à l’air libre de 40°, 35° et 30°. Un ciel étoilé des plus beaux de la planète (c’est pas pour rien qu’il y a un observatoire tout près), et des conversations ridiculement débridés J
La seule grosse difficulté, c’est changer de piscine, et se sécher ensuite avec la serviette déjà trempée…
Quand on va enfin se coucher au milieu de la nuit, on a encore l’espoir de se réchauffer dans le duvet. Peine perdue ; on ne ferme pas l’œil, ni les uns ni les autres, et le lendemain matin, la bouteille d’eau dans la tente est congelée…
A 6h du mat, j’en peux plus et je vais aux thermes toute seule, pour me réchauffer, bientôt rejointe par Marcelo. On déjeune dans l’eau, pendant que les deux marmottes arrivent enfin à dormir.
c
Bien sûr, au moment d’aller marcher dans la montagne, là oui le soleil est brûlant et on crame J
Au retour, rebelotte, Marcelo et moi, les plus pressés parce qu’on bosse le lendemain, on se poste en premier sur la route, et on attend, attend.. pour finalement recroiser les gays de l’aller : )
Morts de rire, on avance sur la route, et inévitablement on croise les filles. Du coup, je monte avec le motard du groupe, et les les trois autres s’entassent à l’arrière de la voiture.
Je surkiffe la moto, surtout sur un chemin de terre dans des paysages aussi désertiques et magnifiques, et franchement jsuis dégoutée quand on arrive au moment où ya parfois des flics et que je dois descendre…
On ré-abandonne les filles, et restons seulement Marcelo et moi avec les gars, on s’arrête dans des petits bleds pour visiter, manger, avant d’arriver à Santiago..où leur voiture tombe en panne : )
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