IEP : Itinéraires d\'Etudiants Perdus

Jatun Yacu, le mardi 25 août 2009, la communauté indigène.

Cet endroit est merveilleux !
Il y fait tellement bon vivre, les gens sont simples et les enfants ont conservés leur innocence intacte. J'aurais voulu grandir dans un lieu comme celui-ci. Me réveiller tous les matins au milieu de la selva, dans une cabane sur pilotis. Courir pieds nus jusqu'au fleuve et m'y baigner, puis m'allonger sur les rochers et laisser la pluie chaude me caresser le dos. J'aurais aimé passer mes journées à jouer dans la terre, au milieu des poules. Je crois que j'aurais même aimé les traditionnelles parties de foot quand vient la fin du jour.
Ces gens possèdent peu, mais tout ce qu'ils possèdent est précieux. Et les arbres qui poussent dans leur jardin et le toit qui couvre leur tête et le banc sur lequel ils sont assis au moment du repas et la machette dont ils se servent pour couper leur bois et les fruits qu'ils ramassent et les bougies qui éclairent leurs soirées et les quelques jouets que possèdent les enfants. Tout est précieux ...
Ce que j'aime le plus ici d'ailleurs, ce sont les enfants. Ils sont d'une beauté extraordinaire. Leurs yeux sont d'un noir profond, tout comme leurs cheveux. La Nena les portes long, tandis que la thalia les as très court. Mais je préfèrent ceux de la Myriam qui descendent très baset viennent encadrer gracieusement son visage. Zapito, le seul garçon de la famille, n'a quasiment plus de dents. C'est un gosse intelligent et débrouillard, tellement sauvage. Sam et Rosa, les parents, forment un couple parfait, ils sont doux, complices et avenants l'un envers l'autre, ce qui est plutôt rare dans un pays où l'on pratique encore les mariages forcés et arrangés. Rosa est la plus réservée des deux, mais elle cuisine merveilleusement bien. Sam, quant à lui est passionnée par les plantes médicinales. Il possède un jardin dans lequel pousse toute sorte d'arbres dont j'ai oublié le nom et aux valeurs curatives. Il nous a fait goûter une plante anesthésiante et j'ai été surprise de son efficacité sur ma langue. Ce qui me fascine le plus ici, ce sont les cosses de cacao rouge pourpre qui poussent dans les arbres, et la diversité des fruits que l'on peut trouver à quelques pas de la maison.
Sam raconte des légendes. J'appel cela des légendes. Il est allé cherché une luciole dans le jardin. Il a tourné la luciole au creux de ses mains en posant une simple question : "pour aurélie, ce sera une fille ou un garçon ? " Il a lancé la luciole en l'air et elle est retombée sur le dos. Si elle se mettais à sauter pour retourner sur ses pattes, j'aurais un garçon. Si elle restait allongée sur le dos, j'aurais une fille. J'ai eu un garçon ...
Ce jour là j'ai pensé : " à seulement quelques jours de la fin, tout ce que j'ai vécu durant ce voyage, les larmes coulées, es émotions douces et fortes, les mauvais passages, les coups de colère, les minutes de passion profonde, tout me reste gravé sur l'âme, sans condition ...



On s'est enfoncée dans la jungle, on a suivit le chemin des cascades, Sam nous guidait. Il n'y avait ni corde, ni escalier, alors on grimpait tout à la main, on était trempé jusqu'à la culotte mais il faisait tellement chaud. Il nous a montré les merveilles de la forêt. L'arbre à caoutchou, les fourmis au citron, et les grands arbres zappo qui sont efficace en cas de danger. J'étais sous le charme, j'avais les chaussures trempées et maculées de boue.
Et puis nous sommes arrivé chez ses cousins, dans un complexe hotelier près du fleuve. On nous a proposé d'aller se baigner dans la lagune et de finir la journée en bouée sur le fleuve. C'était trop bon. L'eau était froide, mais il y avait des toboggans naturels, de la nage à contre courant et une petite falaise pour sauter. On riait comme des gosses, j'avais des bleus partout !!!
Et puis o a descendu le fleuve sur les bouées en chantant.
Ce soir là mathilde a veillée tard, elle m'a réveillée dans la nuit, un petit peu chuchaki et m'a demandé où était passé son pyjama. " ben il est avec moi voyons .."  "cmt ça carpett il est avec toi ??? "
Le lendemain matin, Juan passait dans les chambres : " hola chicas, vamos a la minga !!!"    " c'est pas à nous qu'il parle hein, dis moi que c'est pas à nous qu'il parle ..." Alors on a enfilé nos chaussures mouillées et on est allé au fleuve pour chercher de l'or. Pendant près de 3h mathilde faisait des aller et retour avec les cailloux tandis que véro et moi on s'occupait de tout trier dans les tatamis. Les bras souffraient, le dos souffrait et l'or coulait ...
C'était notre dernière soirée dans la jungle, notre dernière soirée à la bougie, des cartes à la main, les pieds dans le hamac.
C'était la fin du voyage, la fin de l'aventure, le début d'autre chose ...