IEP : Itinéraires d\'Etudiants Perdus

Mathilde dirait qu'on a une chance de cocu. Aurélie dirait que la cocu, c'est Mathilde.

 

Moi je dis que c'est vrai, la chance nous sourit sans arret. Et puis on sait saisir les bonnes occasions quand elles s'offrent a nous !

Bon c'est vrai aussi qu'en tant que touristes, on est prises pour des ignorantes a chaque instant et que c'est souvent penible... Par exemple, pour les latinos, si tu as une tete d'occidental(e), c'est que tu viens des Etats-Unis donc ils se sentent obliges de te parler en anglais avant meme d'essayer en espagnol ! J'adore l'anglais, mais on est en Amerique latine, oui ou m***** ?

Ya aussi toutes les fois ou tu cherches de quoi manger au marche, au resto, dans les magasins, etc. Tu es touriste ? On te devisage 30 secondes, et paf ! En un clin d'oeil, les prix ont triple.

 

Enfin bon, tout ca nous fait bondir, mais ca n'enleve rien ou presque au charme du voyage que nous avons entrepris voila un mois. D'ailleurs, a propos de bonds, j'en reviens au sujet principal de mon article : nous, et les moyens de transports qui ne nous etaient pas encore familiers, sur la route du Machu Picchu...

 

D'abord, je dois vous situer un peu : fermez les yeux (ou regardez les photos) et imaginez :

 

Il est la, quelque part a quelques heures de nous a vol d'oiseau, et il nous attend ! On s'apprete a prendre le bus pour s'en rapprocher un peu plus, et deux jours plus tard,  il sera devenu realite ! Parfait.

Le 25 juillet, nous partons donc joyeuses et optimistes, de Cuzco vers Santa Maria, avec un bus plutot cool meme s'il reste bloque 2 heures a Ollantaytambo a cause d'un camion qui a loupe une montee et qui est reste en travers de la route... Enfin bon ca tobe bien : Ollantaytambo est un site precolombien et ca nous permet de voir - de loin - nos premieres ruines inca.

On finit par repartir et arrivons relativement tard a Santa Maria alors qu'on avait decide de marcher jusqu'a Santa Teresa, a 3 ou 4 heures de la. Le chemin est magnifique mais au bout d'une heure, la nuit commence a tomber... Une seule solution pour arriver a destination sans encombres : le Stop !

 

Un camion s'arrete et nous dit de monter dans la cabine. Manque de bol, il ne va pas jusqu'a Santa Teresa, mais il nous avance un petit bout de chemin puis nous laisse reprendre notre marche. Quelques minutes plus tard, un autre camion pointe le bout de son nez : on n'hesite pas : ni une, ni deux, 3 pouces surgissent, surmontes par 3 sourires Hollywood, et nous nous retronvons dans la benne a marchandises !

Assises plus ou moins en equilibre sur des bouteilles de Coca et d'Inca Kola, nous voila parties pour 1 heure de plaisir et d'intense sensation de liberte malgre des bonds de 10 metres a chaque caillou et des fesses bien endolories ! La route est magnifique. Surplombant une falaise vertigineuse, elle est bordee par des milliers de bananiers et de papayers. La lune et les etoiles apparaissent. Instants de bonheur. J'ai oublie de dire qu'une des roues du camion etait sur le point de se faire la malle, mais nous arrivons entieres a Santa Teresa. Le chauffeur, adorable, nous propose meme de nous recuperer mardi a Santa Maria pour nous ramener a Cuzco sans qu'on ait a payer 30 soles (monnaie peruvienne) pour prendre le bus. Il nous degote aussi un hotel a prix peruviens (pour une fois on ne se fait pas entuber parce qu'on est touristes !).

 

Le lendemain, nous marchons pendant 4 heures 30 jusqu'a Aguas Calientes, point de depart pour le Machu Picchu, dont nous avons prevu l'ascension le jour d'apres (lundi 27). Nous entamons la rude montee vers l'endroit tant reve le 27 juillet a 3h30 du matin ! Carpett fait un article dans lequel elle detaille un peu plus la journee. Moi je resume ca en quelques mots : journee magique, soleil et fierte d'etre arrivees tres tot pour pouvoir escalader le Wayna Picchu.

 

Le meme jour, nous repartons pour Santa Teresa, ou nous passons une nouvelle nuit. Le 28, on devait retrouver le camion qui nous avait pris en stop a l'aller, mais finalement, un pick up qui va jusqu'a Cuzco nous embarque ! Nouvelle experience des transports.. pas de tout repos non plus ! On a failli se faire rentrer dedans par un bus, Mathilde a failli se faire decapiter par des branches, deux barres de fer menacaient de nous tomber sur la tete a tout instant, maintenues par une corde plus ou moins solide... Mais c'etait genial ! On a passe un col a 4700 metres d'altitude (autant vous dire qu'a l'arriere du pick up, on n'avait pas chaud) et les paysages etaient splendides. On a longe la foret de Blanche neige (a faire peur, vraiment !) (sauf que celle de Blanche neige, elle etait moins pentue parce qu'elle n'est pas dans un precipice...) et la on s'est dit que Blanche neige, avant de trouver les 7 nains, elle a du trouver les nains-K en allant au Machu Picchu il y a 6 siecles =)

 

Petit hic, le pick up ne va finalement pas jusqu'a Cuzco et nous depose donc a Urubamba. C'est l'occasion pour nous de retenter le stop (qui marche decidement tres bien) et de grimper dans la benne d'un nouveau type de camion, en compagnie de 4 peruviens. Ca secoue beaucoup, on se transforme en couches de crasse, Carpett se fait d'ailleurs attaquer par surprise par un tourbillon de poussiere manquant d'y perdre un oeil, tandis que Math' chante a tue-tete"Et dans 150 ans..." et que Vero l'accompagne par des petits pas chasses en long en large et en travers du camion pour anticiper tant bien que mal les virages ultra-serres que prend le camion a vitesse grand V (il s'est pris pour Superman a plusieurs reprises)...

Apres 10 heures de trajet dans la journee, nous arrivons enfin a Cuzco, des souvenirs plein la tete et plus d'un reve realise. Douche chaude indispensable (pour moi, la premiere vraie douche chaude du debut a la fin) et repos bien merite !

On envisage de partir de Cuzco demain (jeudi 30), direction Arequipa. Cuzco est une ville a taille humaine, tres agreable, surtout quand on la voit sous le soleil, et assez calme quand meme pour pouvoir se reposer, malgre le flot de touristes continu qui envahit ses ruelles.

Je vous embrasse tous, et espere que chacun de vous va bien !

 

Vero.